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L'heure des thés d'ANNE CHIFFON .
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L'heure des thés d'ANNE CHIFFON .
12 mai 2009

UN LIVRE QUI SE FERME , UN CHAPITRE A OUBLIER .

Qu'il est loin ce jour de juillet où elle entendit sa voix pour la première fois au téléphone alors qu'elle rentrait à peine d'une promenade avec ses enfants . Ils s'étaient aventurés sur les sentiers de la montagne , en face du Mont Blanc et avaient ceuilli des myrtilles sauvages et bu dans leurs mains à l'eau vive d'un ruisseau . Des vacances au doux parfum de liberté , aux sous bois préservés et aux découvertes de paysages aussi sauvages que ceux qu'elle avait connu enfant tout au nord de l'Amérique .

Jamais elle n'aurait pensé que ce serait à ce moment là , précisément au coeur de leurs vacances qu'elle recevrait un appel pour lui proposer un travail et qu' il lui proposerait un rendez vous dés son retour . C'est ainsi qu'elle passa son entretien quelques jours plus tard et que commença en septembre ce nouveau travail .

Travailler pour un homme qui soigne les coeurs pour elle dont le coeur était brisé fût comme un rayon de soleil dans les journées obscures qu'elle traversait depuis le départ de celui qui fût son mari pendant 24 ans .

Elle éprouva une immense satisfaction à travailler aux côtés de cet homme dont elle admirait la vocation , elle a trés vite appris , enthousiasmée qu'il apprécie qu'elle se passionne pour ses patients , qu'elle se donne avec générosité dans ce travail . Curieuse d'en connaitre davantage elle lui demanda si elle pourrait l'accompagner au bloc et elle eût cette chance qu'il accepte , ainsi les préparations des patients prirent un sens pour elle et elle se mit à s'intéresser chaque jour davantage à ce merveilleux organe qu'est le coeur .

Les termes médicaux perdèrent trés vite de leur mystère et elle se familiarisait avec le langage cardiologique avec une sincérité totale . Elle feuilletait les revues , s'informait sur Internet , notait et questionnait discrètement le médecin pour lequel elle travaillait afin de s'améliorer ...Pourtant en dehors de son oncle lui même cardiologue elle n'avait pas été bercée dans ce milieu médical et tout était trés nouveau pour elle .

Les holters , les ECG , les arythmies , les extra systoles , les pace maker , les sondes auriculaires , ventriculaires , les tachycardies , les bradycardies , les péricardites , les hypercholestérolémies , les oedèmes , les dyspnées ...étaient entrés dans sa vie avec fluidité et elle avait un réél plaisir à travailler avec cet homme qu'elle admirait infiniment . Hélas , tout ne se mélange pas aussi aisément qu'elle l'avait naïvement pensé et tout cet enthousiasme eût un prix .

Cet homme qui soignait les coeurs n'était pas dans un langage du coeur et alors que leurs vies présentaient des similitudes ils se confièrent et Anne Chiffon tomba dans le piège même d'un affect démesuré . Non qu'elle eût la moindre émotion de femme pour lui mais la compassion qu'elle éprouvait quand il se confait à elle a suffi a abîmer leur entente professionnelle . L'homme en celà est bein différent de la femme , elle écoute avec soin , avec empathie puis soudain il lui faut tout rayer , tout ignorer ? Curieux dilemne pas si facile à dépasser , pas si facile à effacer quand on est attendrie et prise dans les confidences d'un homme .

L'ingratitude la renvoya à ce qu'elle était , et les compliments d'une formidable équipe qu'ils formaient finirent par n'être que des souvenirs asséchés jusqu'à ces derniers mois où il ne pensait plus qu'à une chose : effacer les confidences et s'en débarrasser .

Ce fût trés difficile comme une violence de trop jusqu'à cet aprés midi où il lui a remis sa lettre de licenciement . Froidement et inflexible elle devrait partir le 24 juin . 

Il va lui falloir trouver d'urgence un travail . Elle a appris un autre chapitre de sa vie , elle a traversé ces dernières années tant de tempêtes que celle çi en est une parmi les autres . Elle va regretter les patients avec lesquels un lien s'était crée , oui elle sait qu'elle a fait du bien en apportant son humanité , sa douceur , sa patience , sa compréhension .

Combien de livres va t'elle devoir fermer pour trouver enfin le bon , celui de sa plénitude , de la joie retrouvée et que s'éloigne d'elle à jamais cette poisse qui la poursuit .

Elle repense à son amour qu'elle avait retrouvé et qui s'est détourné de peur de ne pouvoir porter son chagrin et ce soir elle hurle que c'est de joies , de bonheurs , de projets dont elle a besoin et que sa joie n'est pas morte . Non la vie est là mais c'est comme si les autres avaient peur ...De quoi d'une contagion ? Allons ...Il n'y a que le rire qui soit contagieux alors pourquoi ne l'entend t'on pas rire , celle qui n'était que sourires et yeux qui pétillent ? Pourquoi la vie , pourquoi ne lui donne t'on pas une autre chance ?Cardiology_Large

Le coeur s'est arrêté mais elle va continuer ...Vers où ? Vers la vie ...Anne Chiffon

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Commentaires
K
Il faut rebondir, tu vas etre forte et rechercher un emploi, et laisse tomber cet homme ingrat. Quel motif a t-il évoqué ?
L
Eh oui Anne, c'est pourtant déjà une évidence : les hommes sont moins doués que les femmes pour l'empathie : alors de là à se confier à un employeur ou un ancien amour... erreur à ne plus commettre ! Les gens que l'on connait ne savent pas souvent quoi faire d'une confidence ou d'un chagrin, ils cherchent eux aussi à recevoir de l'entrain, de la gaieté... mais je sais que tes qualités pourront être reconnues ailleurs dans un autre job, courage ! amicales pensées
E
Je vous lis pour la première fois, et je suis sonnée. Quelle plume, quelle joie de vivre!<br /> Bon courage, même si je pense que vous n'en manquez pas.
P
un autre chapitre à découvrir dans votre vie...<br /> le précedent vous aura encore apporté plein de choses, comme le suivant d'ailleurs....<br /> la vie est ainsi faite....de chapitres qui nous construisent, certain avec du matériel...d'autres avec le coeur....je sais déjà lequel vous avez choisi....<br /> pim
O
des ingrats,des lâches,des peureux!nous sommes envahis par ces hommes fuyants.<br /> je ne te souhaite pas bon courage,je sens que tu en a pour mille.<br /> biz
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