VASSILISSA .
Quand un conte commence par : " Il était une fois et une fois il n'était pas..." ; qu'il vient de Russie , de Pologne ou d'un autre pays qui borde la mer Baltique , il faut se dire que derrière se cache toujours une femme . La femme .
Anne Chiffon apprend plus que jamais ce qu'être femme veut dire . Anne Chiffon apprend combien les femmes ont de forces et d'espérance .
Alors que son ciel se déchirait dans un fracas sans précédent ; des inconnues , des femmes , des mères , des épouses , des filles , des amies , des artistes , des jeunes , des ridées , des pressées , des rondes , des mélancoliques , des pitres ...Sont venues lui tendre leurs mains , lui ouvrir en grand la porte de leurs coeurs .
Pas de simagrées , pas d'apprêts , pas de débordements , pas d'affolements , pas de moqueries , pas de larmes ; mais des mots , des gestes , des preuves et de belle façon . De si belle façon ...Celle qui lui a séché son chagrin et permis de reprendre un peu de ce demain qu'elle avait soudain perdu .
Pas une qui lui offre en attente de restitution mais toutes qui lui ont donné ce sentiment d'exister ...Se retrouver sur le chemin de la vie alors que les bords de son sentier commençaient à se fondre dans les abîmes d'un désespoir que seule elle n'arrivait plus à cerner .
Anne Chiffon à force de se battre contre le vent et la marée , à force de retrousser ses manches sentait ses forces l'abandonner et s'il lui est arrivé plus d'une fois de toucher le fond et d'y taper fort des deux pieds pour remonter ; le souffle ces derniers jours était moins puissant ...moins efficace .
Ses parents intérieurs , ceux que tous , toutes portent à l'intérieur avaient fini par lâcher , abandonnant la partie .
Vassilissa est cette jeune fille , cette femme qui confronte les parents du dedans . Ceux qui apprennent aux enfants à lâcher les doigts , ceux qui font grandir , qui arment pour les futurs , les toujours .
Sur la photographie , ce n'est pas à la Baltique qu'Anne Chiffon tourne le dos , c'est à un lac gelé loin , trés au nord . En Alaska , mais dans le fond c'est un peu de cette petite Vassilissa que l'on devine dans le regard bleu .
Cette petite fille a entendu les voix de toutes ces femmes venues lui tendre la main , elle s'est réveillée grâce à elles , elle qui venait de perdre son chemin a retrouvé la petite fille qui dormait au fond de son coeur , celle qui tourne le dos juste pour une photo a rencontré ses anges gardiens ...
Oui elle le sait certains vont se moquer , rire ...
Mais elle n'a pas envie de continuer aveuglément sans leur dire merci .
Merci à toutes celles qui sont passées , en silence , en présence , en vrai , en direct , en paroles . Merci à vous jolies dames Belette , Ciboulette , Maxence , Stevilisa .
Merci à toutes ces femmes faites pour aimer et être aimées . Vassilissa ne passe pas par un chemin sans y laisser une trace , comme le petit poucet , à la différence de celui çi , ses traces ne sont pas semées mais ensemencées en chacun , chacune .
Anne Chiffon n'est pas Vassilissa mais si sur sa route elle ne s'est pas complètement perdue , elle sait que c'est grâce à ces femmes qui elles ont du dedans une réelle générosité , une réelle présence d'âme , une réelle clairvoyance et que ces femmes là sont des grandes Vassilissa .
Anne Chiffon continue à avancer , droit devant , le chemin est réparé , elle a résisté au séisme ( pas seule , c'est celà le miracle ) !!! Mais ce n'est que le début d'un chemin neuf alors ...
Anne Chiffon