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L'heure des thés d'ANNE CHIFFON .
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L'heure des thés d'ANNE CHIFFON .
8 novembre 2010

DE MOTS A MAUX .

Les messages que vous m'envoyez , soit ici , soit plus nombreux par mail me disent de passer à autre chose et je sais que c'est vrai , mais le moment n'est pas encore venu ...Pas tout à fait . J'ai besoin , de mettre des mots sur cette douleur qui n'est pas encore éteinte . Elle me consume de moins en moins mais je sais que le feu s'apaisera quand les mots auront tracé leur route jusqu'au bout . Je ne veux pas que vous ayez peur , non tous les hommes ne sont pas ainsi et tous les mariages n'explosent pas .

Je garde une grande confiance dans la vie , dans le mariage , dans la famille . La mienne a été dévastée et au jour d'aujourd'hui mon baume est ce petit coin de toile où je viens doucement déposer mon fardeau . Je ne vous le donne pas à porter , non , juste à lire si vous le voulez bien et qui sait , mes mots aideront peut être certaines d'entre vous à ne pas vous sentir isolée dans cette disgrâce qu'est le divorce .

Si le monde actuel valorise le divorce , le projette comme un produit qui fait vendre , un joli projet marketing ...Il ne faut pas oublier qu'il fait plus de mal que quoi que ce soit . Il faut cesser cette hypocrisie qui est de dire " oh mais c'est beaucoup mieux de divorcer que de ...." s'en prendre à la lune . Non à moins de violences graves rien ne justifie tout à fait un divorce ( je ne parle pas de ceux consentis des deux côtés et qui existent bel et bien , chacun reprend sa vie , on raye tout et basta ...) , je sais pourtant ce que c'est que d'être trahie , d'avoir été trompée , d'avoir entendu mon ex me dire " je ne t'aime plus , droit dans les yeux , me jurant que jamais il n'y avait eut d'autre femme dans sa vie , je sais ce qu'est la descente aux enfers , la dépression grave , les addictions , les envies d'en finir , la violence de la peur , la répudiation , la lacheté , je sais ce qu'est la colère , les mots hurlés et aussitôt regrettés , je sais ce que sont les vacances dans la nuit seule sans un enfant à mes côtés , je sais ce que c'est que l'humiliation , le départ des faux amis , la trahison extrême , la peur de vivre seule puis de vivre tout court , je sais ce que c'est que les espoirs vains et les promesses de gascons et les placards vides , je sais ce que pleurer veut dire .

Je sais aussi que derrière tout cela il y a la vie , mes enfants , ma famille , mes amis . Je voudrais juste me délivrer de tous ces mots qui ont noyé mon âme dans les brouillards de soirées vides , je voudrais en finir pour éclater de rire sans peur et sans reproche ( de moi à moi même ) , je voudrais que mes yeux retrouvent leur éclat et je ne veux pas me mentir ...C'est pour cela que je viens ici ...sans fard , sans faiblesse pour me retrouver au début d'un chemin neuf entourée de ceux que j'aime et qui savent combien la vie n'a de sens que dans la vérité , celle qui est aussi de réapprendre à aimer , librement et en confiance

Anne Chiffon

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Commentaires
B
bonjour, je vous lis souvent en "sous-marin" mais aujourd'hui, je veux vous dire à quel point vos mots résonnent en moi. moi aussi j'ai connu, il y a quelques mois le "je ne t'aime plus" assorti d'un "je ne sais même pas si je t'ai déjà aimée", après 20 ans de mariage et 4 enfants... il a demandé le divorce et j'étais si anéantie et en même temps tendue vers un but (réussir à vivre une journée de plus, pour les enfants) que j'ai accepté. il nous a trouvé une maison en 3 jours, nous a fait déménager. cette maison n'avait que 3 chambres, je dormais dans le salon, je m'inquiétais chaque jour de l'endroit où j'allais mettre les affaires de mon fils aîné (étudiant à Paris, il ne revient que pour les vacances), j'avais fait un tri drastique dans nos affaires, nos souvenirs, que j'ai vus partir chez Emmaüs en pleurant... j'ai pleuré sans cesse, j'étais même passée maître dans l'art de pleurer tout en discutant avec les enfants sans qu'ils s'en aperçoivent, c'est une question de respiration au bon moment, quelle horreur ! cette année était celle des 20 ans de mon aîné, des 18 ans du <br /> second : résultat, pas de fêtes, ou le minimum en ma capacité, mais en aucun cas ce que j'avais prévu... et pour eux, cette année restera celle du chaos, de la peur, pas de la joie qui aurait due être la leur. là où j'ai de la "chance", <br /> c'est que mon mari a annulé la procédure 8 jours avant l'audience au tribunal. c'était en octobre, 1 an après qu'il ait parlé de divorce pour la première fois, 1 an de souffrance intolérable et de terreur de me retrouver seule, 1 an de pleurs, 1 an pendant lequel j'ai pris 40 kilos d'angoisse, enrobée de partout pour parer aux coups qui de mentaux sont devenus physiques. une terrible année pour les enfants. tout cela parce qu'il voulait vivre sa vie et qu'il jugeait qu'il prenait la seule bonne décision pour que nous soyons bien !! et même ma propre mère s'inquiétait plus pour lui que pour moi. tout le monde me disait "mais de nos jours, le divorce est entré dans les moeurs !" ah, eh bien pas pour moi), "maintenant, on a plusieurs vies dans une vie" (oui mais moi, je n'ai jamais envisagé d'en avoir une autre ! et je ne le souhaite pas !)... il n'y a que quand il a décidé de garder la grande maison de 8 pièces que j'ai réagi. non, pas ma maison ! sous la pression cumulée de mes fils et moi-même, nous avons pu réintégrer notre maison et il a pris la petite ; c'était déjà une victoire. pour tout dire, je ne garde que très peu de souvenirs du mois passé dans cette petite maison... <br /> maintenant, il est revenu vivre avec nous. mais cela ne va pas de soi. quelque chose est cassé, bien sûr. je me demande quand il va recommencer, alors j'angoisse perpétuellement, je ne vis plus, je ne sais plus rire, je me néglige... puis la communication est pour l'instant rompue avec son fils cadet qui ne lui pardonne pas.<br /> voilà mon histoire, racontée de façon un peu confuse...<br /> mais je veux dire que vous avez raison de parler encore et encore de toutes vos blessures et que personne ne peut vous juger pour ça. à moins d'avoir vraiment peu d'humilité et encore moins d'empathie.<br /> bon courage ! Bénédicte
N
Anne, si'il m'est arrivé de vous trouver "agaçante", cela me concerne moi et moi seule. Si je suis honnête, je dirais qu'il y a sans doute beaucoup de ma jalousie pour "votre vie d'avant", et je n'en suis pas fière mais c'est ainsi et je l'accepte.Pour me sauver, je n'ai eu ni amis, ni famille élargie, j'ai trouvé une autre route.<br /> <br /> Par contre, si je continue à vous lire fidèlement, c'est parce que vous écrivez BIEN et que vous êtes sensible.
C
Coucou Anne Chiffon,<br /> je partage les avis précédents : tes maux sont racontés avec des mots justes et beaux....C'est un vrai effort intellectel qui permet de se dépasser aussi, en ce sens c'est salutaire !<br /> Bonne continuation donc, et à bientôt de te lire !!<br /> Laurence
M
Pose ici tous tes mots... si beaux, tes maux, si cruels... Il faut pouvoir dire pour passer à autre chose, autrement... même si on n'existe pas par le couple et la famille que l'on forme... on existe par soi même, pour les autres. il faut retrouver le chemin de cette confiance là...<br /> Je t'embrasse !
I
Je viens régulièrement prendre de vcos nouvelles et même si je suis plutôt silencieuse, je me suis toujours dit que je prendrais plaisir à déguster un bon thé dans votre petite ville!<br /> Comment ne pas vous comprendre, une telle blessure ne se guérit pas en peu de temps, alors écrivez tant que vous le voulez, lentement mais sûrement!<br /> Je vous félicite pour votre courage et l'amour gratuit que vous portez à vos enfants malgrè votre souffrance!<br /> Gardez confiance et je suis sûre que vous retrouverez la joie de vivre que vous avez au fond de vous et plus encore!<br /> affectueusement Isabelle
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