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L'heure des thés d'ANNE CHIFFON .
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L'heure des thés d'ANNE CHIFFON .
26 mars 2009

PETITES NOTES POUR COMMENCER .

Avoir deux mois devant elle et se dire que c'est maintenant ; ne pas remettre indéfiniment , ne pas faire de boniments et s'élancer ...

Elle adorait arriver tôt le matin , entrer dans le café au coin des quatre rues et s'asseoir au fond pour observer et déjà noter . Ecrire sur des bouts de papier attrapés au hasard en pensant au jour où  , de toutes ces histoires , de toutes ces images , elle ferait le plus grand des puzzles , celui d'une vie , celui de sa vie .

Pas besoin pour celà d'une vie de vagabonde ou d'espionne , en elle s'emmagasinaient tant de vies , tant d'instants choisis ou retenus ; alors elle n'avait pas trop de souci à se faire .

Il lui arrivait sur le nez des histoires que parfois elle même n'arrivait pas à croire . C'était si étonnant qu'elle n'osait pas même les raconter de peur qu'on se moque .

A vingt ans on aurait dit probabalement que son imagination lui jouait des tours alors elle notait , elle notait tout obsessionellement , avec une rigueur éloignée de son esprit virvoltant  .

Si elle n'était pas écoutée , qu'importe un jour elle sentait qu'on la lirait , que ces petits papiers de rien du tout , s'assembleraient et que personne n'oserait alors la traiter de menteuse .

A vingt ans , elle avait traversé plusieurs fois les océans et survolé l'Equateur bien plus souvent que composté des tickets de métro  . Mille escuses auraient pu l'éloigner d'une vie sage et posée . Une enfance avec des trésors brésiliens , des peurs piochées dans sa mémoire pas si bien cachées , des aventures écoutées en caressant une otarie dans une baignoire au fin fond de l'Amérique du nord , du Grand Nord où personne ne va jamais ; auraient du lui donner des envies d'espaces et de voyages éternels .

Elle savait que sa vie ne serait pas vraiment ordinaire alors elle choisit de construire une famille pour s'assurer l'essentiel à l'âge où les autres rêvaient de la route 66 et d'évasions australes . Le sien , son parfum de vérité , d'authenticité à elle c'était la famille , celle qu'elle aurait avec l'homme qu'elle aimerait . C'est ainsi que tout simplement à vingt ans elle se mariait dans une charmante église d'un village du nom de Fleury , toute une poésie déjà .

Un mariage d'amour , rien que cela ... Mais des doutes à quelques semaines du jour J la rattrapèrent plus violents que des spasmes .  Le temps reprit néammoins  sa place et le mariage eût lieu , enfants d'honneur en petits marins pour conjurer trop de rigueur . A quatre heures de la moindre flaque d'eau salée , il fallait un certain culot pour afficher ces rayures et ces cols carrés sous les chapeaux bretons , d'une Bretagne dont elle ne connaissait que la Grande . Il aurait sans nul doute été bien plus amusant d'habiller le cortège de cirés jaunes et de les chausser avec des bottes , quitte à leur donner des filets de pêche à porter . D'autant que le temps ce jour là commença comme un matin d' hiver dans le Finistère !

Combien d'idiots ce soir là tout en les félicitant leur dire : " Mariage pluvieux , mariage heureux ! " , elle avait envie de tous les claquer ces incultes qui alors que les talons de ses escarpins s'enfonçaient dans l'herbe mouillée lui répétaient avec des claquements de baisers humides cette éternelle sottise . Sous les tentes dressées dans le jardin de la maison de ses parents appelée " La grange aux loups" elle les observa tous ces loups affamés , s'empiffrer comme si de leurs vies ils n'avaient vu pareil buffet . Le cadeau de son frère ainé faillit lui aussi tomber à l'eau mais dans un dernier sursaut l'humeur joyeuse permit au feu d'artifices d'éclairer les regards embués des trois cents invités . Avant que la pluie ne redouble et que l'heure permit aux plus agés de s'en aller discrètement avant d'être ensevelis sous les tentes pliant sous la charge de l'eau !

Le désastre fût évité et là seulement elle jugea que leurs petits marins au fond n'étaient pas si décalés !!! Et cela la fit bien rire ... ( à suivre ...)

Ce n'est que le début , dites lui ce que vous en pensez , vraiment elle a besoin de vous ...

Quant à cette stupide phrase du wedding day  , elle vous donne içi la vraie : mariage plus vieux , mariage heureux !!!Rien à voir avec les parapluies de Cherbourg !!!

Ce soir une douce pensée pour Léocadie et La Nouvelle Calédonie secouée par des pluies torrentielles . Ils ont même remis leurs pulls ...Mille baisers ...

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Commentaires
L
J'aime beaucup, la plume est belle, le récit vous emporte facilement... par contre un peu plus détaillé peut-être ? D'ailleurs merci pour l'explication "plus vieux" je ne la connaissait pas non plus !
M
Tellement bien écrit<br /> On s y croirait...<br /> Continue
E
on se laisse emporter par les mots...j'aime beaucoup!
P
Vous avez un vrai don pour raconter les choses et j'adore ces posts par lesquels vous savez si bien nous emporter dans votre histoire si romanesque. Vivement la suite.
L
Merci pour cette pensée. La tempête a disparu aussi vite qu'elle était venue, le soleil brille à nouveau les températures frôlent les 32 degrés et il y a plus de 75% d'humidité dans l'air. Bizarre toutes les météos annonçaient de la pluie jusqu'à samedi....
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